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Canaries => Cap Vert
Le trajet : environ 850 miles (1500 km) en ligne droite
Samedi 25 Février
Départ de Las Palmas vers 13h30.
Beau temps, mais le vent qui devrait être Nord-Est est pile dans
l'autre sens, c'est à dire juste dans la direction ou je veux aller !
Ce doit-être du au vent solaire (différence de température entre l'ile
et la mer). Je suis donc au moteur jusqu'à 8 heures du soir, ou le vent
commence à tourner.
Les trois premiers jours de mer, le vent est dans la bonne direction,
mais assez faible (entre 7 et 10 nœuds). Vent arrière, je n'avance
péniblement qu'à 2-3 noeuds. Il se met à forcer ensuite, toujours dans
la bonne direction (NE) avec des pointes jusqu'à 30 noeuds. Je navigue
vent arrière, avec génois réduit, ou trinquette.
Grosse houle en milieu de semaine.
Départ de Las Palmas

Un drôle de bateau qui rentre au port.

Vue de l'ile Gran Canari
Un passager clandestin. Ce doit être un pigeon voyageur (il est bagué)
complètement épuisé. Il est resté sur le bateau trois jours avant de
repartir.

La mer ....
Dimanche 4 Mars
Arrivée sur l'ile de Sao Vincente

Arrivée sur l'ile de Sao Vincente

Marina de Mindelo
Je suis arrivé dimanche 4 mars après 8
jours de mer. Distance parcourue : 902 miles soit 112 miles par jour,
4,7 noeuds en moyenne (on peut mieux faire).
J'ai encore mal à ma cote, mais ça va mieux sauf la nuit ou c'est très
pénible. D'autant plus que le bateau est garé dans la marina à coté du
bar : musique à fond jusqu'à 3 h du mat le dimanche soir de l'arrivée!
Je prépare l'avitaillement pour la grande traversée.
Mercredi 7 mars : visite de l'ile d'à côté
(Santo
Antao) en prenant le ferry. Il faut 3/4 d'heure de mer (en
ferry) pour traverser le bras de mer très agité (distribution de sacs
plastiques en montant à bord). Il y a beaucoup de touristes sur le
bateau,
principalement des gens qui vont faire de la marche sur plusieurs
jours. L'ile est surtout intéressante sur l'autre versant. Il faut donc
prendre un taxi collectif (aluger) pour y arriver (30km). J'ai payé 5
euros pour
ces 30 Km, mais j'ai vraiment l'impression de m'être fait arnaquer !
Arrivée à Ponta del Sol, il y a une petite route qui continue (à pied!)
vers le petit village de Fonteinza (orthographe approximative). Le
paysage est magnifique :
falaises immenses qui plongent dans la mer, très grandes vallées
découpées dans la lave.

L'aluger me dépose dans le village de Ponta do Sol, juste devant un
resto qui doit aussi faire club de plongée.

Départ de mes voisins de ponton pour la Jamaïque. Nous avions bien
sympathisé (avec les apéros).
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Transatlantique
Vendredi 9 mars
C'est mon tour ! dernières vues de Mindelo :
Beaucoup de vent (jusqu'à 40 noeuds dans les rafales) dans le chenal
entre les deux iles, mais je suis au portant.
Ensuite, je passe derrière l'ile de Santo
Antao, et là plus du tout de vent. Je suis obligé de mettre le moteur
pendant deux heures pour sortir de cette zone non ventée.
Ensuite, le vent sera correct pendant les trois prochains jours (15-20
noeuds), puis il faiblira (entre 8 et 15 noeuds) tout le reste de la
traversée.
Très
beau temps avec quelques fois de petits nuages et de la brume. Jusqu'à
la fin de la première semaine, l'air est charhé d'une très fine
poussière rouge qui vient du Sahara. Le bateau est recouvert de cette
poussière.
J'ai souvent une houle croisée qui fait rouler le bateau (il ne peut
pas s'appuyer sur ces voiles vent arrière), ce qui est assez
désagréable.
La température augmente régulièrement.
Pèche : une petite bonite, et deux dorades (la première tout juste pour
deux portions)


Les deux dorades (les jeunes n'ont pas de bosse sur le front ?)
Ces poissons ont des couleurs magnifiques quand on les sort de l'eau,
mais qui disparaissent très vite. Par contre, la chair est excellente !

Je vais rester presque deux
semaines
sous génois et foc en ciseau, sans toucher aux voiles, jusqu'à ce que
les rivets du rail de tangon sur le mat cassent. Je ferai le reste de
la traversée sans tangon.

Après quelques
tentatives bizarres, je commence à maitriser la fabrication du pain.
J'avais acheté des bananes vertes qui ont tenues plus de quinze jours.
A l'arrivée, il me reste trois oranges encore mangeables (il ne faut
pas être trop difficile), des oignons de l'ail et 3 œufs.


Tout au long de la traversée, la surface de l'océan est parsemée
d'algues qui viennent se prendre dans les lignes.
Ces algues se prennent aussi dans l'hélice et ralentissent le bateau.
Je suis obligé de faire tourner le moteur de temps de temps pour m'en
débarrasser.

Les trois derniers jours, le vent
tombe
encore plus. Je me décide enfin à
envoyer le spi (j'aurais du faire cela depuis longtemps, car le bateau
avance beaucoup plus vite sous spi!). La nuit de l'arrivée, le vent se
met (enfin!) à forcir. Je dois rentrer le spi, mais la poulie de drisse
est cassée et coince la drisse. Je peux juste descendre la chaussette du spi et le ranger
le long du mat (le lendemain, au mouillage, j'ai pu monter au mat pour
démonter cette poulie et ranger le spi, il n'y a que la poulie de
cassé).
Bilan de la traversée :
distance parcourue en 21 jours : 2154 Miles, soit 102 Miles par jour,
distance au plus court par l'orthodromie : 2091 Miles,
rail de tangon tordu et à refixer,
une poulie de drisse cassée,
perdu : une manille et un démanilleur,
la carène pleine d'algues et de molusques.
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